À premier abord, on le croise et on l’imagine être un adolescent comme bien d’autres. Bien qu’esprit brouillon et se confondant parfaitement dans la foule comme tout jeune de son âge. Ce qui n’est malheureusement pas le cas du jeune garçon. Il a toujours parut moins vieux que son âge réel même lorsqu’il était enfant.

Né d'un père anglais et d'une mère japonaise, nul n'a jamais douté de la beauté du jeune homme, du moins, personne ne lui a jamais reproché d'être ainsi. Ce qui est bien correct pour lui... Bref, à chaque fois qu'on la voit on ne peut rester indifférent aux contrastes que le garçon projette. Tout d'abord on croise une tête semblable à d'autres. À la seule différence, qu'il possède un minois à croquer et une ondoyante crinière d’une nuance grise. D’un magnifique blond-blanc presque d’un gris terne, qui lui sévit à ravir. Bien évidemment, châtain foncé, l’adolescent les a teints de cette nuance souris par pure plaisir. Sauvage et coupée jusqu'à ses épaules de mannequin, elle auréole ses traits délicats. Alys ne cherche pas à maitriser ses cheveux, après tout ils se dépeignent souvent à l'humidité ambiante ou dans les bagarres.

Si on interroge les filles, elles diront que ce qui fait son charme c’est son regard. Sous ses paupières sommeillent deux émeraudes. Ils sont attirants mais sans plus. Dénudés et sombres comme la nuit. Une demi-teinte cendreuse aussi glacée que la pluie qui contraste admirablement avec sa peau ambrée. Et c’est ce qui fait sa fierté, car qui a déjà auparavant -sans verre de contact- vu un semblant de japonais aux yeux verts ? Pas grand monde, selon lui. Son nez et sa bouche ne retiennent pas l'attention, ils sont simples, après tout, ce n'est pas en général qu'on regarde les passants ?

Pour ce qui concerne son anatomie, disons que le seul attrait que mère nature lui a donné et qu'il ne pourra jamais changer est sa taille. Il est plutôt filiforme, tout en longueur. Du genre cadavre de 1 mètre 68 pour un poids de 57 kilogrammes. Cependant, malgré qu’il soit élancé, il n'est pas trop maigrichon mais ni trop M. Muscle non plus, juste entre les deux, de constitution normale. Ses mains aux ongles vernies de noirs sont souvent pleines de caille à cause des nombreuses cigarettes qu'il fume dans ses moments de stress.

Style vestimentaire : Comme tout bon adolescent qui se respecte, il s’habille avec élégance. Enfin, si le mode classique-visual key est considéré comme tel. Bien qu’il adore porter cette ligne de vêtements, avec une touche de décontractée. Parce que c'est un style déjanté, très sombre, un style de rebelle quoi. Une ligne très belle, souple et agréable à revêtir malgré les regards pantois qui s'écarquillent sous son passage. Elle dépasse largement les inspirations emo, gothiques et punks, car le Visual Kei réunit toutes ces modes avec brio. Pour se donner plus encore le role du méchant garçon Alys agrémente souvent sa tenue avec de petites chaines, des pendentifs, des bracelets piqués, des bagues. Des épingles dans les cheveux. Bref tout ce qui est ‘’in’’ dans le langage des jeunes. Les week-ends, il a plus tendance à s’habiller avec des t-shirts et des kangourous et des pantoufles. Les pantoufles gouvernent le monde ^^ (je sais où est la sortie)

Alexia que pensez-vous de votre meilleur ami ? : Ce qu'elle pense de son ami, c'est un silence angoissant et cette toute petite réplique insignifiante : Je crois qu'Alys est un bon garçon, très sympathique. Discours amer et sans intérêt d'ailleurs. Rien qui puisse nous éclairez sur l'enfant. Allons plus loin, retrouvez son père... dans sa bibliothèque.

M. Valentyne comment décriveriez-vous votre fils ? : Un autre silence se consume et l'homme semble chercher à prononcer quelque chose.

- Hey, bien il est disons...

On entends de loin, les pleurs hystériques d Emy dans le couloir et le bruit de trompette qu'elle produit en se mouchant.

-Oui ? Continuez.

Ah oui... C'est une personne trop assurée, tellement sure de lui. Et je dois dire que par moments, qu'il est très difficile à comprendre voir capricieux et distant. Voyez-vous, sous son charme surréalistement calme se cache un être très complexe. Je vous conseille même de ne pas lui chercher des noises. C'est un garçon qui a été façonné contre mon gré comme le devait être tout les adolescents rebelles qui rêvent de détruire le mal de la terre. Sa fascination s'est transformée pour devenir réelle et je crois en être le responsable. Je ne suis pas là pour me plaindre, sauf que ce petit a prit cela pour un de mes rêves et le réalise à sa manière d'être. Et, je dois vous avouez que j'ai souvent peur de lui... Je ne sais jamais ce qu'il a en tête. Il n'a aucune tendresse pour quiconque... du moins j'hypothèse. Il n'a jamais été très expressif avec moi depuis sa jeunesse... - Gros soupir de lassitude - Il est plutôt assez agressif quand on le dérange pour rien, surtout s'il est en grande réflexion mais se calmera quelques instants après. Sauf que je pense qu'en réalité, ce n'est qu'une carapace. Qu'il veut se donner des airs pour être... comment disait-on. Avoir un rang, une importance quelconque dans la société.

- Emy que pensez-vous d'Alysander ?

-Est-ce qu'il m'entends en ce moment ? Non, ouf... Comme le disais mon mari. a beaucoup de charisme. Mais je dirais un charme troublant. Vicktor l'a toujours trouvé divin malgré son caractère, hum... irréel. Il en rajoute pour le favoriser alors que ce n'est pas du tout le cas. Je me rappelles que déjà enfant, il n'invitait jamais d'amis, je me suis toujours demandé, s'il n'y avait pas eu un événement quelconque dans cette période qu'il l'a changé. Il faut dire qu'enfant, il était souvent jaloux et il ne prêtait ses objets à n'importes qui. Il fallait que cette personne ait la même confiance que lui en son amitié. Un genre de double de lui-même comme dans un mirroir : une parfaite réflexion. *elle sourit à ces moments de nostalgie* Je sais cependant, que par les années suivantes, il est devenu... comment dire, un être de chaleur et de glace. Je peux vous raconter une anecdote ? Un jour, mon fils était revenu de l'école avec quelques camarades et en poussa la porte de ma chambre, je l'ai découvert, juchés sur mes escarpins, avec des habits dépareillés et jouant au thé avec ces demoiselles, bien évidemment, il m'assura que c'était pour une pièce de théâtre. Je crois que j'ai trouvé cela tellement ridicule que j'en ai rit au moins pendant une semaine. * éclata d'un fou rire et s'épongea les larmes qui lui perlaient aux cils* Certes, il se fait valoir arrogant, vil et très imbu de sa personne. Mais comme l'a dit, Vicktor, je crois qu'au fond, c'est un être tendre, très protecteur mais qu'il a peur que les gens ne le percoivent pas comme il est donc, il n’a confiance en personne en fait... Il s’est fait trompé plusieurs fois par ses anciens copains et depuis il fricote à droite et à gauche. J’espère vraiment qu’il trouvera quelqu’un qui l’aimera vraiment et qui ne l’abandonnera pas comme les autres l’ont fait…C’est vrai qu’il a des airs de psychopathe et que sans doute il l’est un peu, mais c’est surtout à cause de tout ce qu’il a vécu. Il mérite surement d'être un jour aimé.

I'm dying here.
But I'll revive.

S'il y a un événement à ne pas raconter, c'est bien la naissance d'Alysander. Pareil en tout point à tout autre bambin, ce dernier est né dans une famille riche. Bien évidemment, on s'attend à ce qu'on l'on soit combler de cadeaux en tout genre à la moindre occasion. Ce fut le cas pour une partie de la vie de l'étudiant Et puis, Alys s'opposait à recevoir une éducation privée, caprice d'enfants qui fut bien évidemment exaucé.

I need love
I need an revenge. ~

- Cours Alysander... Allez cours Alysander

C’était ce que scandaient ses coéquipiers. L’équipe adverse menait par trois points. Deux joueurs de son équipe se tenaient sur des coussins. Il se devait de réussir son coup. Ça pourrait être qualifié de match nul. Le ballon roula jusqu’à lui et revola haut, loin très loin même. Son regard suivait la trajectoire de l’envolée puis il se mit à courir vers le premier palier. Sa respiration se faisait courte mais il gardait son objectif : arriver sur le coussin. Soudainement, l’une de ses jambes fléchit, il se retrouva à faire quelques culbutes, soit une roue et deux vrilles avant d’atterrir sur le sable du terrain de base-ball. Le visage encore maculé de poussière, il entendit le coup de sifflet qui mettait fin à la partie. Puis la rogne de son équipe, pendant qu’il se releva. L’enfant observait ses blessures. La peau était chauffée à blanc et quelques gouttes de sang perlaient entre la chair et le sable. D’un revers de la main, le garçon essuya la poussière et rejoignit son rang.

Une fois arrivé dans les toilettes, l’enfant se dirigea vers une cabine. Il s’y changea avec des gestes lents. La cloison n’étant pas étanche, il pouvait tout entendre ce que ses camarades pensaient de lui.

- Ce qu’il est nul
- On ne peut jamais lui faire confiance
- Je me suis bien amusé quand il a trébuché.
- Vraiment la prochaine tu le pousseras sur le banc.

Ses yeux d’un vert profond brûlaient. Il avait envie de crier, de pleurer sa haine et sa peine. Comment pouvaient-ils le… détester à ce point. Il avait donné tout ce qu’il avait pu. Ce qu’il détestait c’était que ça revenait toujours sur lui. C’était toujours à cause de lui. Il ferma les paupières, s’adossant à la porte se forçant à ne pas pleurer. Ce n’était pas lui le lâche. C’était eux qui n’avaient pas le courage de lui avouer tout cela en pleine figure. C’était uniquement de leurs fautes, s’ils l’avaient envoyé sur le terrain. Lui n’avait fait que ce qu’ils voulaient… et ça enrageait tellement qu’il aurait voulu leur donner à chacun un coup. Ils ne savaient pas sa douleur, ils ne savaient rien de ce qu’il était… Mais ce temps était révolu, il allait leur montrer de quel bois il chauffait.

La cloche résonnait longuement dans tout l'établissement. La fin des cours était passé. Il gribouillait dans un cahier. Il était seul et le trait grossissait en vue de sa rage solitaire. Toujours plus foncé, plus enfoncé. Puis crack, la mine se cassa, le crayon roula à terre et tandis que le garçon se penchait pour le ramasser. Trois enfants pas plus vieux que lui l’encerclèrent. Quelqu’un le ramena de force sur la chaise, lorsqu’il voulut se lever. On lui saisirent un bras et le dévoilait en relevant une manche.

- C’est vrai que t'es un richard ?

Le garçon se tut. Jugeant son adversaire. Grande, affreusement laide avec ses taches de rousseur et ses cheveux blonds. Il se demanda comment elle avait pu savoir cela. Mais la réponse était assez simpliste. Sa mère était une femme très soucieuse et mère-poule , elle allait souvent le chercher en limousine après la fin des cours. Il aurait suffi d’un instant pour savoir ce qu’il était.

- Non. menti-il.

Ils éclatèrent de rire malgré que Alys fût abasourdi, il ne le laissa pas deviner. Il ne devait pas savoir qu’il se sentait pris au piège et c’était bien le cas. Mais pourquoi lui ?

- Tu sais ce qu’on fait aux gens de ton genre. On les brûle… Moi, je trouve cela amusant.

En effet, il avait suffi de quelques instants pour qu’une allumette se situe à quelques centimètres d’un bras du garçon. Il pouvait sentir la flamme lécher la peau et sa chaleur se consumer. Lentement, le garnement sentit l’odeur exécrable de la peau brûlée. Ce fut comme une décharge électrique entre son cerveau et le point d’impact. Il poussa un cri plaintif et par un réflexe de douleur se mit à donner un coup de pied au plancher. La fille le toisait de haut pendant qu’elle craquait la prochaine tige de bois.

- Alors ça te plait ?

Une autre brûlure le saisit.

- Hmmm… Arg.

Cette fois ci, il canalisa son esprit sur le pied de la salope. Mettant toute sa hargne, il lui compressa les orteils. Ce fut à elle de hurler et cela attira l’attention d’un professeur. Le pauvre, il ne semblait pas être en mesure de comprendre ce qu'il se passait. Mais aussitôt, les bouches se mirent à se délier dans un moment de confusion.

- Il voulait se brûler
- On lui a dit que c'était mal.
- Mais, on a essayé de l'empêcher...

- Silence ! Sortez d'ici !!

Tous déçus, les enfants s'en allèrent un par un. Laissant finalement le professeur seul avec le garnement.

- Alysander ? Tu peux me dire ce qui s'est passé ?

L'enfant ne chercha même pas à croiser le regard de ce dernier.

- Vous allez me croire sans poser de questions.
-Oui, bien sur, je suis là pour cela.

Le gamin hésita puis se mit à décrire de ce qu'il avait été victime. L'enfant osa finalement croiser son regard dans le sien. La porte s'ouvrit et quelqu'un demanda le professeur.

- Un moment. Écoute Alysander, je crois que ton imagination te joue des tours.
- Mais, je sais ce que j'ai vu ! Je les aie vu ?! cria la victime.
- Je... très bien. On en discutera une autre fois.

La silhouette s'éloigna. L'étudiant abaissa sa manche sur ses cicatrices noircies.

- Menteur... . Il faut que je me venge tout seul, d'une manière ou d'une autre. marmonna-il sombrement.

²< Broken to ourselves
----- Hopeless I need a home.

- Papa, peut-on eradiquer le mal ?

L'homme reposa son journal, puis enleva lentement son cigare d'entre ses lèvres. Que pensait son fils en demandant une telle question ?

- Qu'entends-tu par le mal, fiston ?
- Les gens mauvais, les tueurs, ceux qu'on appelle voleurs...

- Les quoi ?

Son fils allait lui redicté son monoloque, il le fit taire en levant une main.Son propre et unique enfant âgé de 11 ans. Et ce regard au bord des larmes, inexplorablement, en attendant une réponse, la lèvre frémissante. Non, lui dire la vérité ne serait pas bonne, pourtant était-ce cela qu'il recherchait ?

- Tu veux devenir policier ? Si c'est le cas, oui. Tu pourrais.

Un sourire apparut sur la frimousse d'Alysander. Ouf, la crise de pleurs était passé. Il rayonnait à nouveau.

14 ans, centre de pratique Fumikijo :

Tout ce que je voulais c’est être aimer…
Te protéger…
Je n’aie réussi qu’à attirer ta haine…

- Vise un peu plus à droite !

Les mains cramponnées à son pistolet P230sl, le jeune homme fixa l’homme devant lui. Il n’esquissait pas un geste, il n’était que papier. Il actionna le chien vers l'arrière et tira sur la gâchette. La détonation suivit atténuer par le casque de protection. La balle manqua sa cible, effleura le bras du mannequin. La douille tomba au sol avec ce léger tintement si doux aux oreilles d'Alysander. Lentement, ce dernier se tourna vers son tuteur, l’air confit d’avoir manqué cet exercice… Pourtant, même si son père l'avait aidé en payant pour apprendre à manier un pistolet, ses efforts semblaient vains. Il perdait la concentration dès que quelque chose lui passa dans l'esprit. Et ce à chaque heures qu’il pratiquait jour et nuit. En voyant la lueur froide dans le regard de son mentor, il crut comprendre, qu’il devait rétablir sa faute. Alors que l’adolescent allait à nouveau refaire feu en direction de la silhouette très peu trouée, sa voix résonna :

- On arrête pour aujourd’hui…

Son doigt faiblit et le coup parti. L’adolescent écarquilla ses yeux puis les baissa, observant ses chaussures. Sa machoire se crispa en silence. Jamais, il ne pourrait empêcher le mal. L'académie des exorcistes l'avait fasciné une année ou deux auparavant. Ce n'était que pour mieux entrer dans cette prestigieuse école qu'il s'entrainait avant tout. Cependant, à ce rythme là, il risquait de ne pas y entrer.

- Ne te force pas trop. Ça prend plusieurs années et vu que tu es encore jeune.

Sans relever la tête, Alys murmura sombrement qu'il le remercia de passer du temps avec lui et qu'il ferait mieux la prochaine fois. Son maître le quitta, Alys s'appuya au mur, fixant dans un moment d'intense inaptitude, la cible noire. Sur vingt tirs, cinq ou peut-être six avait frappé le carton. 30 % des chances sur 70 que son suspect l'atteigne par une arme, un poing quelconque ou s'enfuit sans qu'il ai pu le toucher., Il soupira et se maudit d'être si... pathétique, sans pouvoir. S'armant à nouveau, il laissa le chargeur glisser et le recharga, prit une grande respiration et appuya quatre fois sur la gâchette. Il repensait à cette haine qui lui brûlait la peau. Cette marque rougeatre sur sa joue lorsque son père avait appris qu'il séchait les cours et qui s'était formé en un hécatome. Haine et impuissance qui le clouait à se hair, à hair ce qu'il ne pouvait être dans le simple but d'atteindre son rêve.

[¤ Everyday I fight a war against the mirror; PINK, Don't Let Me Get Me.

Soupir de lassitude assis sur le lit, reflet parfait dans le miroir le miroir de la chambre. Son arme bien astiquée, nettoyé à fond qu'elle semble neuve repose sur ses genoux. Pouvait-il réellement changer le monde en étant froid ? Non, vraiment pas. Certainement pas.

- Alys, que veux-tu pour ton dix-septième anniversaire ?

Une porte s’ouvrit lentement dévoilant le visage douceâtre de sa mère. Il ne la regarda qu’avec embêtement. À vrai dire, sa fête, ses nombreux présents enfouis quelque part dans une boite dans la garde-robe, il n’y avait même pas pensé. Ça lui faisait rien, il n’espérait rien parce qu’il n’y avait même pas songé un seul instant.

-Je pourrais aller à la Vraie croix, m’mam ? - Pour ma fête, c'est seulement ça que je demande. Rien de plus. -Non, et c'est la dernière fois que je te le dis. - Va beugler dans la cuisine, murmure-il dès qu'elle eut retourné la porte.

Puisque que c'était comme cela. Ça ne lui prit que quelques minutes pour voler vers le paradis ou l'enfer. En déposant la lettre, Alys savait que son choix n'allait plaire à personne, il réserva un billet d'autobus sur le compte de son père, boucla sa valise, arriva devant les grilles... Adieu tout le monde. Il ne pouvait plus rester sans rien dire. Le jeune homme avait besoin de faire sa vie. Peut-importe si c'était dangereux ou non.